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J’ai fait un burn-out et ça a failli me tuer

«Pour un titre valorisant, pour une job payante, je vendais un peu mon âme au diable.»

J’ai longtemps eu un problème: je voulais être aimée à tout prix. 

En fait, sans m’en rendre compte, ma personnalité était encombrée par un gros égo. Ça faisait plusieurs années que mon burn-out se préparait mais l’être humain est résistant. 

J’étais perdue dans un personnage que je m’étais créé, je faisais beaucoup de mauvais choix, surtout au niveau professionnel, aucun emploi ne me faisait vibrer. Il faut dire que je ne me posais jamais les questions essentielles: qui est vraiment Ève? Quels sont ses rêves? 

Je prenais des décisions en fonction de ce qui est valorisé en société ou avec pour seule motivation de ne pas être rejetée.

Je me conformais aux demandes des autres, je disais oui à tout, je ne mettais aucune limite, j’étais un vrai caméléon qui se fond dans la masse. 

Je me souviens particulièrement d’un moment où je me suis retrouvée dans une entreprise à vendre de l’acier. Moi qui n’étais pas du tout techno, je me retrouvais avec un écouteur sur la tête et trois écrans d’ordinateur devant moi à vendre un produit qui ne m’excitait pas du tout! Et ça, juste parce que je pensais que c’était ce que je devais faire. C’était une job stressante. J’ai réalisé à quel point j’étais perdue. J’étais assise dans la mauvaise chaise. 

Puis, j’ai travaillé dix ans dans le domaine du vêtement et du commerce de détails, des meubles et de la décoration intérieure. J’étais vraiment malheureuse, partout où j’allais j’emmenais mon problème, j’étais irritée, frustrée, déçue. 

Rien ne correspondait à ce que je voulais, mais je ne savais pas ce que je voulais, c’était ça le vrai problème. C’est ça qu’il se passe quand on fait des choix en fonction de nos peurs, qu’il s’agisse du type d’emploi ou de la question du salaire.

J’étais complètement désalignée avec moi-même. J’étais ma pire ennemie.  Évidemment, une telle attitude fatigue, je revenais du travail en pleurant, j’étais vidée.

Pour un titre valorisant, pour une job payante, je vendais un peu mon âme au diable. Finalement, ma vie semblait ne plus avoir de sens. Je m’éteignais.

Je n’étais pas en mesure d’aller à ma rencontre, j’ai même eu des idées très noires, car je n’en voulais pas de cette vie-là, mais j’étais comme piégée dans une roue infernale. C’est comme si j’avais des saboteurs internes, je passais d’un emploi à un autre, j’étais très instable. 

Renaître par Amour, de la souffrance à l’émergence.

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Le choc 

Le burn-out m’a frappée, et j’ai frappé un mur, au décès de ma mère.

L’hôpital m’a appelée le lundi pour me dire que maman était en fin de vie, qu’elle désirait l’assistance à mourir. Je ne m’y attendais pas, j’étais en conflit avec elle et je n’avais pas été la voir. J’étais entêtée, prise dans mon égo. Je m’attendais à ce qu’elle sorte de l’hôpital. Ça m’a bouleversée. 

Le week-end précédent, j’étais prête à aller la voir, j’avais réalisé que j’étais davantage dans un conflit avec moi-même qu’avec elle. 

Je me souviens de m’être rendue à son chevet, elle était tellement gelée par la médication, mais elle m’a regardée, les yeux un peu perdus. Je me souviendrai toujours de ce regard. Pour moi c’était une rencontre d’âme à âme, un moment de connexion et de pardon. 

J’appelle ça un «coup de grâce», car je dirais que ma mère m’a ouvert les yeux, elle m’a redonné la vie une seconde fois. Sa mort a été un vrai «wake-up call».C’est pour ça que mon livre va s’appeler «Renaître par amour: de la souffrance à l’émergence». 

Je crois que le milieu dysfonctionnel d’où je viens m’a peut-être prédisposée à tomber dans ces pièges-là. En ce qui me concerne, j’ai été élevée par une mère seule, dans la pauvreté de Montréal-Nord, mon père était violent, alcoolique. Ça explique peut-être pourquoi je veux à tout prix être aimée. 

Il faut dire aussi que la société valorise la compétition, la performance, alors il devient facile de tomber dans le piège de vouloir prouver aux autres qu’on est telle ou telle personne.

Mais, en réalité, on cherche la reconnaissance à tout prix car on est incapable de se la donner soi-même. 

M’man m’a montré que mon coeur était fermé, manipulé par mon égo qui me jugeait, non seulement moi mais aussi les autres. L’égo, il compare, il critique, il est dans le désamour. 

La mort ferme les yeux des mourants, mais elle ouvre ceux des vivants. Sa mort m’a ouvert le coeur aussi. Quand tu te retrouves comme ça devant un lit d’hôpital sur lequel il y a ta mère et que tu te dis: «mon Dieu, tant de résistances, tant de fermeture, tant de jugement et de souffrances inutiles!» Soudain, c’est comme si plus rien n’avait de sens. Puis, tu refais le fil de ta vie. «Tu te dis: pourquoi? Au nom de quoi on se sépare comme cela? Comment en arrive-t-on là?» 

Aujourd’hui, avec ce texte, je veux montrer que oui, il est possible de s’en sortir. 

Beaucoup d’outils, de ressources existent 

D’abord, il faut prendre conscience de la dureté de son égo. Il est important de faire la distinction entre le discours mental et le discours du coeur. C’est ainsi qu’on cherche davantage à comprendre l’autre, à se lier plutôt qu’à se diviser.

C’est ainsi qu’on se reconnecte avec qui on est vraiment, en délaissant le personnage, l’image qu’on s’est créé: celle qui veut bien paraître, performer, répondre aux exigences.  

Ensuite, je pense qu’il est important d’apprendre à s’apaiser, sentir que ce que l’on fait est cohérent, c’est-à-dire que nos gestes sont alignés avec nos valeurs profondes, qu’on sent que nos choix font sens, qu’ils sont bons pour nous, qu’on ne les fait pas parce que c’est ça que l’on croit «devoir faire». 

Bien sûr, il y a aussi plusieurs outils simples : la respiration, la méditation, la marche, le sport, les loisirs, les mandalas, l’écriture. Il faut aller chercher ce qui vibre avec nous, et intégrer ce rituel dans nos vies au quotidien.  

Pour ma part, je prône une chose prioritaire : aller nourrir sa joie d’être. Les plaisirs oui, mais également le sens à sa vie.  

En burn-out cette perte de sens est caractéristique, les gens ne savent plus qui ils sont, ni vers quoi ils s’en vont.

Désormais, tout ce que je crée est aligné avec mes valeurs profondes.  

Les bénéfices dans mon quotidien sont positifs, énormes. Dès que je pose le pied hors du lit je souris, je sens une énergie nouvelle, un goût de la vie, et ce, malgré les défis, les problèmes. 

Ma créativité bat son plein, et tout semble advenir naturellement: les belles rencontres, les relations nourrissantes.  

Aux lecteurs, je voudrais terminer en disant une chose: on a toujours le choix. Quand la vie nous met des pierres sur notre route, on a le choix d’en faire un mur, ou bien… un pont!

Source : Propos recueillis par Céline Gobert du  huffingtonpost.

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10 réflexions sur “J’ai fait un burn-out et ça a failli me tuer”

  1. Je viens de terminer de te lire et mon Dieu c’est mon histoire et en plus je réponds aux besoins de ma famille et je suis aidante naturelle en plus de travailler à temps plein !!!! Ouf un monde effréné mais en m’oubliant moi-même ! Comme je me retrouve dans ton histoire !!!! Et oups un temps d’arrêt s’est imposé et je suis en arrêt de travail maladie …
    Mais je crois qu’il est temps de m’arrêter et de prendre un temps pour moi aussi ….

    1. Ah Sylvie, merci infiniment de nous partager une partie de ton histoire qui connecte avec la mienne et celle de bien d’autres… cette vie, vitesse qui nous épuise et nous divise d’avec notre être profond, bravo pour ce temps d’arrêt que tu t’offres car il contribuera à ta Renaissance! Bon cheminement et je suis là. Ève XXX

    2. Bonjour,
      Je me reconnais à 100 % dans ton histoire. Toute ma vie j’ai servi les intérêts de la famille en m’oubliant totalement. Aujourd’hui je suis en train de me remettre d’un burnout et de la perte d’un ami très cher et j’apprécie vraiment votre témoignage. Merci de tout coeur

      1. Bravo, et merci à toi pour ce beau partage, je te souhaite un chemin plus doux pour l’avenir qui se dessine devant toi, et n’hésite pas à m’écrire et à me suivre sur mon groupe privé: https://www.facebook.com/groups/168jourspourrenaitre/?ref=group_header ou ma page Pro Facebook: https://www.facebook.com/evegauthierauteure/ mon intention est de vous accompagner à progresser vers vos élans de vies pour Renaître à votre être véritable. Merci de tout coeur pour tes écrits, et au plaisir. Ève XXX

  2. Je pense que chaque histoire est différente comme chaque burn out , c’est pour moi un peu cliché de parler d’esprit de compétition souvent évoqué ce qui culpabilise la personne ou pointe un ego trop fort car on oublie l’essentiel qui sont les évènements extérieurs qui ont poussé parfois contre son gré la personne à aller toujours plus vite ,le monde du travail n’entend pas un employé qui dit puis dit plus fort et encore plus fort que la charge est trop lourde ou qu’une reconversion est demandée et reredemandee mais jamais entendue .

    1. En effet, je partage en grande partie votre vision et votre commentaire est très pertinent. Merci! En ce qui a trait aux employeurs… toutefois, il a y’en des plus humains et conciliants que d’autres… j’ajouterais que ce problème d’épuisement sociétal est en grand parti lier à l’ego qui en veut toujours plus, d’argent, de performance, de résultat, et ce, en comparaison avec ce qui est véhiculé. bref, je crois que NOUS avons tous notre part de responsabilité quant à la création d’une société qui cours trop vite, et nous épuisent! Mon partage a pour mission non pas de culpabiliser, bien au contraire, je ne suis pas coupable, mais bien responsable! Il est capital de mettre en conscience les vrais enjeux d’un épuisement pour éviter d’y retourner, l’honnêteté envers soi-même, face à l’emprise de l’ego sur nos faits et gestes au quotidien m’a permis de m’en libérer, et ce, à mon plus grand bonheur durable depuis près de 4 ans maintenant alors je crois que le jeu en vaut le coup. Par Amour et pour notre paix commune. Ève XXX

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